samedi 6 novembre 2010

Spleen...



Notes sur l'image:
L'appareil photo change le comportement du modèle. En effet, dès qu'un appareil photo est pointé sur une personne celle-ci adopte une attitude particulière, de façon simplifié on pourrait dire qu'elle pose. (D'où une question qui me vient par rapport au photo-reportage; dès qu'une photo est faite et que le sujet est au courant qu'il va être pris en photo, via la vue de l'appareil ou par l'avertissement du photographe, il adopte une attitude qui ne reflète pas ce qu'il aurait été au naturel et en cela ne doit on pas voir cela comme une forme de mise en scène?)

Cette photo est une recherche du moment où la personne arrête de poser pour redevenir elle même, avec son comportement naturel.
Il a fallu pour donner cette photo un shoot de 5 heures pour "épuiser" la modèle et c'est tout à la fin, lorsque je lui ai dit "C'est bon c'est fini", lorsqu'elle a arrêté de poser que j'ai pris cette photo.

Caractéristiques Techniques:
Mamiya RB67, 127mm 1:4, Fujifilm Neopan 400, un Flash + opalite sur la droite, réflecteur d' 1m de hauteur sur la partie gauche pour remonter le bas de la robe et le contraste au niveau de la main posée sur l'accoudoir.
Retouche pour enlever les poussière du scan et légère augmentation du contraste général avec une courbe.


4 commentaires:

  1. C'est une technique intéressante pour "distraire" l'attention du modèle, je crois j'avais déjà entendu parler de photographes qui épuisaient leurs mannequins... C'est possible, ou bien c'est toi qui a inventé ça ?
    C'est une question intéressante, d'ailleurs Barthes en parle dans "La chambre claire" (Barthes a tout dit) ; pour le journalisme : les gens qu'on prend en photo ne savent pas forcément qu'on les prend en photo, puis il existe une manière d'être très près du sujet et de lui faire oublier l'appareil autrement qu'en l'épuisant (tu peux parler normalement et tout d'un coup sortir l'appareil surgissant de nulle part il n'aura pas le temps de "se constituer") ; enfin je pose la question : la photographie n'étant qu'une interprétation du réel, l'image que les gens veulent donner d'eux, ou l'image qu'ils croient vouloir donner d'eux est-elle absolument toujours inintéressante ?
    Voilà, j'ai dit.

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  2. je pense qu'on se met toujours en scène face aux autres (pas seulement face à l'appareil photo)... et je pense comme Florian que la plupart du temps ce comportement s'accentue face à un appareil photo...
    mais quand on parle de journalisme ça depend beaucoup des situations... quand quelqu'un est tellement pris dans ses angoises, ses problemes, etc... il oublie plus facilement la présence des autres et don de l'appareil photo... il se peut aussi qu'après un temps d'être en présence de l'appareil les gens se détendent et oublien un peu cette présence... qu'ils soient donc un peu plus naturels... mais qu'est ce qu'être naturel pour vous?? moi je pense qu'on est peu de fois vraiment naturels..; on est souvent en train de jouer un personnage... enfin...
    j'aime beaucoup la Photo en tout cas!!!

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  3. Oui Louis, il y avait un photographe de mode qui shootait pendant des heures sans pellicule, puis quand la personne en avait réellement marre que la barrière que le modèle mettait entre lui et l'appareil photo tombait il shootait réellement, j'arrive pas a retrouver son nom... Quelqu'un, de l'aide, vite... J'ai peur de dire une bêtise, mais je pense que c'est Irving Penn, pour ses séries de portraits qui a utilisé ce procédé:

    http://noravr.blog.lemonde.fr/files/truman_capote_by_irving_penn_new_york_19.jpg

    Il y avait aussi des photos intéressantes dans lesquelles il cherchait à déstabiliser son modèle en le plaçant dans un endroit étroit... ici un coin de mur:

    http://www.nytimes.com/imagepages/2009/10/07/obituaries/07penn2.ready.html

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